Pour Odile et Patrice Lattanzi
Un week-end à Sainté,
au siècle dernier,
c’est l’heure de pointe
à l’arrêt Marengo,
là où les petits battaient les gros,
(pas comme à Waterloo !),
dans le wagon du tramway,
à l’avant, le wattman, plan-plan,
à l’arrière, une autre paire de manches,
c’est carrément galère,
le receveur dans sa guérite
(se doute guère qu’il est déjà
condamné par le progrès)
pour l’heure il s’agite,
se dépense sans compter,
joue le poinçonneur des Lilas
on se bouscule sévère dans la travée
(c’est comme ça que mon père
se fera barboter son portefeuille
pourtant solidement
arrimé au fond de ses fouilles)
il lance à la cantonade
(le receveur pas mon père
qui avait somme toute
un langage plus châtié)
écorchant au passage
c’t’affaire de syntaxe
qui n’est guère pour sûr,
facile à manier :
« Avancez vers l’avant,
tout le monde y rentreront
si chacun y met du leur ! »
J’obtempère.
il lance à la cantonade
(le receveur pas mon père
qui avait somme toute,
un langage plus châtié)
écorchant au passage
c’t’affaire de syntaxe
qui n’est guère pour sûr,
facile à manier :
« Avancez vers l’avant,
tout le monde y rentreront
si chacun y met du leur ! »
J’obtempère.